Mikel, je peins

j'ai  accepté le défi de la peinture en relevant les pinceaux comme on ramassait le gant de cuir pour accepter un duel autrefois. Un duel avec soi-même mais aussi avec le regard des autres puisqu’ aujourd’hui, j'expose plusieurs de mes toiles, mes derniers travaux, les « plus aboutis » .
Après m'être essayé à plusieurs techniques et tailles de toiles, c’est sur des grandes dimensions que je laisse désormais parler ma peinture. « Je suis plus libre sur des grands formats. C’est important cette liberté de mouvements,  Avec une amplitude du geste, je me sens libéré du cadre, des contraintes ».
Les ocres, la terre, le rouge et le noir reviennent régulièrement à travers mes compositions. « J’ai une palette dans la tête. C’est assez instinctif. La coulure, la tache sont aussi importantes que la ligne dans un tableau, pour avoir un côté inachevé. Il faut aussi de la lumière, de la rupture », .
Inspiré par l’école new-yorkaise et des peintres comme Franz Kline, Hans Hartung ou Joan Mitchell, je définis mon style comme une « peinture urbaine, assez proche du graff ». Face à la toile blanche, l’inspiration vient selon l’humeur du jour. « Le tableau se construit petit à petit. Un espace en appelle un autre. Une ligne en appelle une autre même si aujourd’hui j’essaie de me libérer des lignes » .
Les lignes noires – ma non couleur préférée - ont zébré de nombreuses toiles. « Au départ, un tableau, je voyais ça comme quelque chose de construit, qu’on organisait. Il y avait besoin d’un cadre, de règles, de contraintes », je fais  référence à l’encre de Chine et au tracé du dessin auquel j'ai été confronté plus jeune, lors de mon passage aux Beaux-Arts à Bordeaux, en section architecture.
 Aujourd’hui, je tends vers une « hyper peinture », sans objet ni figuratif.  Les formes deviennent des espaces, elles s’éloignent. Les lignes sont de moins en moins géométriques. Elles deviennent brisées, discontinues  .
 je ne cherche pas à faire passer un message par ma peinture mais à toucher la sensibilité du public.  Ma peinture se ressent plus qu’elle ne s’explique.   Je me prouve que je peux faire quelque chose. La critique n’est pas un problème. C’est toujours constructif. Je propose, les gens disposent ».

Ancien membre du Groupe Expression

MEMBRE DE L'ATELIER de  J.CHARLES DOTIGNY